Coulère

2021, sang menstruel sur papier absorbant et tissu, persienne en bois, acrylique, 50x115cm.

Quand j’ai pris cette persienne, j’ai pensé à cette frontière entre dedans et dehors, entre l’intime et le public. Quand j’ai pris ce tissu, j’avais envie de le tacher de sang menstruel.
Puis je me suis souvenue de cette tradition qui a perduré pendant très longtemps dans les régions du sud de l’Italie. On exposait à la fenêtre le drap avec le sang des femmes lors de leur première nuit de mariage, ceci étant la preuve de leur “pureté”. Un véritable rituel de passage construit sur l’absurde concept de virginité d’une société fortement hétéropatriarcale.


J’ai voulu détourner cette tradition, en me servant du sang menstruel, “impur” par excellence, tout en utilisant une fenêtre, cet endroit entre la maison et le reste du monde. Voir le sang se ramifier dans le mailles du tissu m’a évoqué cette capacité de se propager, de faire passer un message.
Coulère donc : célébrer l’ère où ça va couler sans honte, célébrer la couleur du sang dans toutes ces nuances ou son absence, célébrer la colère et ce qu’on en fait. Cette pièce célèbre tous les utérus et nos sexualités dissidentes.

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