Coulère

2021, sang menstruel sur papier absorbant et tissu, persienne en bois, acrylique, 50x115cm.

Quand j’ai pris cette persienne, j’ai pensé à cette frontière entre dedans et dehors, entre l’intime et le public. Quand j’ai pris ce tissu, j’avais envie de le tacher de sang menstruel.
Puis je me suis souvenue de cette tradition qui a perduré pendant très longtemps dans les régions du sud de l’Italie. On exposait à la fenêtre le drap avec le sang des femmes lors de leur première nuit de mariage, ceci étant la preuve de leur “pureté”. Un véritable rituel de passage construit sur l’absurde concept de virginité d’une société fortement hétéropatriarcale.

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Créer avec son sang. Entretien avec Claire Parizel

En Marges – Artiste plurielle, tu réalises des œuvres très diverses, à commencer par cet étonnant masque réalisé à l’aide de tes cheveux et de ton sang menstruel. Quel place a l’organique dans ta pratique artistique ?

Claire Parizel – C’est assez troublant de lire ta question, parce que je n’aurais jamais pensé utiliser le mot « organique » pour désigner ma pratique. Mais, après une rapide réflexion, le terme est absolument évident. Tu l’as dit, j’utilise mon sang menstruel que je récolte grâce à une cup. Aussi mes cheveux qui, tissés sur la brosse à force d’être peignés, deviennent semblables à des petits coussins moelleux. Ceux d’autres personnes parfois aussi. Avec cela, je réalise des objets. Des images que je place dans des cadres, eux-mêmes peints avec du sang dont la couleur est si belle. Des bijoux dans lesquels je me sers des cheveux tissés comme d’une petite couverture duveteuse et animale.

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