C’est pas toi Maman, c’est le patriarcat


13 ans mon sang coule pour la première fois
creuse en moi une tranchée
je me déforme


et Kafka n’y connaît rien en métamorphose
mes poils poussent comme du chiendent
je m’anonyme perds mon nom deviens celle aux gros eins
à la piscine je reste au bord du bassin
je ne grimpe plus aux arbres
je ne cours plus

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Poème à M.

M.
Je pars de chez toi et je ne claque pas la porte. Je te rends les clés je les mets sous le laurier rose à coté du paillasson comme convenu.

Tu sais, j’étais venue t’exploiter. Prendre. Rien donner laisser le blanc bourgeois eldorado envahir mon drapeau est une charpie de chiffon émiettée tu m’as dit
« Va-t-en ! Bon vent ! » Et tu as bien fait. C’était bien fait. Pour moi.

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La danse des grillons entre néons et lune noire

Passer

Passing through

Transformer
Prendre forme

Dar la luz

Lumière de vie
Transcender

Translation from a watery world
To an airy mode
The first look
of you little eyes in the night

Tu primera mirada

Ton regard perçant et si présent

J’entends encore le chant des grillons et l’eau de la rivière qui coule à flot
Le tambourinement des trombes d’eau sur les tuiles pleines de mousse et l’odeur
du matiko ramassé plus loin sur le chemin de terre

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Exorcismes et invocations

#1 Nous ne mourrons pas avec Vous

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Pour redonner à la poésie ses lettres de résistance

J’ai commencé à m’intéresser à la poésie parce que j’adorais – et j’adore toujours – le rap. J’en faisais des explications de texte en cours quand je m’ennuyais. Alors lorsqu’il a fallu me spécialiser dans mes études littéraires, je me suis naturellement dirigée vers la poésie, un art dans lequel je suis entrée par le rap et donc par la politique. Souvent, l’on associe la poésie à la poésie amoureuse, ou encore à un art peu compréhensible et opaque. Les poétesses n’existent pas : les femmes ne sont que les muses des poètes, qui écrivent combien ils veulent les baiser, ou comment ils les ont violées. En vérité, les femmes ont écrit et écrivent de la poésie. Et je crois qu’appréhender la poésie depuis leurs textes permettrait de mieux comprendre le rôle ou tout du moins la place de la poésie dans nos sociétés. Par-delà la nécessité de décentrer les corpus masculins des rayons de la poésie, j’avoue défendre une vision ouvertement politisée de la poésie et plus généralement une littérature connectée à la réalité, aux enjeux et aux défis auxquels nous faisons face. Mais cette poésie est-elle capable d’apporter des changements ? Ou est-elle un art de salon, pour les intellectuel.les de gauche ? J’aimerais tenter de répondre à ces questions, peut-être pour redorer le blason de la poésie, la descendre de son piédestal, la sortir de son Gallimard à reliures.

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Terre de guerres

Le ciel est gris
La terre est grasse 
Comme dans une crevasse
Je m’enfonce dans la fange

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Six haïkus agenres

Tu as pris ma main
lorsque les flics ont gazé
le jardin d’enfants.

Le temps reviendra
que tu me craches au visage –
l’été avec lui.

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Krakatoa

Âtre enclavé d’ordures ou pur purin en purée clastique qu’empire en coulure pyroclastique de mes méninges abstruses, fumeuses vomissures de mes raisonnements ardents entre mes commissures circonscrits, je suis perdu, paumé, prostré, recroquevillé dans un coin obscurément éclairé à la lueur de mon magma cervelet, quand tout à coup la fêlure, la cassure, la fissure, la brutale ouverture, et face à la faille, à défaut d’entrailles, je défaille et m’efface… 

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Dialogue mystique des amants magiciens

– Adieu habits ! Libres enfin parmi la vaste atmosphère, promenons-nous dans les bois de nos os, sous les feuillages de nos chairs frémissantes, guidés par nos désirs qui mugissent et hululent en défroissant leurs ailes.

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Non mais sur toi, c’est joli – Kiyémis

Suis-je censée te sourire,
Embrasser tes blessures,
Balayer tes angoisses intérieures ?

Quand, submergée par la frayeur,
Tu me cries que mon corps
Incarne le pire de tes cauchemars ?

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