Série de photographies argentiques et numérique en noir et blanc







HYSTERIA est un projet photographique et vidéographique qui traduit de manière étrange, énigmatique le concept d’hystérie souvent associé aux sorcières.
À la frontière entre une atmosphère surréaliste et intime, cette série de d’images donne à voir dans un univers sombre, un personnage féminin qui se métamorphose.
Le corps est orné d‘une inquiétante étrangeté, il se dévoile, il est mis à nu et évolue dans la matière. En effet, il se révèle ou s’efface dans la nature ou dans l’écume. Il laisse une empreinte, marque le temps et l’espace. Les territoires intimes montrent des indices corporels, des fragments d‘énigmes, une géographie intérieure. Ici, le délire féminin est associé au concept d‘hystérie. Le rêve et la réalité se confondent. Y a t’il un secret ?
Entre émotions, passion, désir, charme et séduction un entremêlement de sensations charnelles se matérialise dans les images.
J’aime plonger les spectateur·rices dans un univers à la frontière entre le rêve et la réalité dans lequel le paysage et le corps dialoguent.
[ vision du monde ]
Dans mes projets les personnages sont souvent tourmentés, mélancoliques, féminins.
[ le paysage et la nature ]
J’essaye de réinventer la notion de paysage, de donner à voir de nouveaux points de vues, des étendues vierges à la frontière de l’abstraction. J’essaye de creuser l’image pour découvrir ce qu’elle peut révéler.
[ l’identité, la féminité ]
À travers une recherche de l’identité mêlée au tumulte du monde : les images montrent des corps écrits, nus, sans apparat, donné au spectateur·rices tel quel.
La femme et le monde à la fois se séparent et se lient. Je m’interroge sur les liens poétiques s’unissant entre la femme et la nature, la matière.
Le corps subit les assauts de la nature et les griffures du temps et de son écriture.
HYSTÉRIE [ nom féminin ]
Définitions proposées par les Dictionnaires Le Robert
PSYCH. Névrose caractérisée par une tendance aux manifestations émotives spectaculaires, qui peut se traduire par des symptômes d’apparence organique et par des manifestations psychiques pathologiques (délire, angoisse, mythomanie…). Crise d’hystérie.
Les hystériques devinrent les victimes de la hantise de la sorcellerie.
Chapitre 6. La chasse aux sorcières (Histoire d’une haine du féminin), Jacqueline Schaeffer, Dans Le refus du féminin (2008), pages 124 à 141
Un manuel de détection (que Freud s’était procuré), intitulé Malleus Maleficarum (Le Marteau des sorcières, 1486), exemplaire de misogynie, de haine de la femme, décrivait toutes formes de luxure charnelle, et de dangerosité féminine.
Les photographies en noir et blanc illustrent des moments de transition où le corps est en mutation. En effet, l’aspect physique change d’état et se métamorphose. Corps rituel et transitoire. Le passage s’opère dans une incertitude formelle et sensorielle. Les images témoignent de l’union de ces états psychiques et physiques, où l’enveloppe charnelle se confond avec la nature, l’animal, voire l’insecte. Un déséquilibre émotionnel se manifeste, révélant un trouble. Mon intention est de relier visuellement l’hystérie au rite de passage à travers ces transformations évoquées précédemment.
L’objectif est donc d’explorer les moments de transition et de transformation d’un point de vue corporel. Les rites de passage sont considérés ici comme des moments clés et transitoires dans la vie de ce corps hybride, où il quitte un état pour entrer dans un autre, se transformant, évoluant, se métamorphosant et grandissant. Il est comme plongé dans un état de transe. Le rite se présente comme un marqueur temporel et de changement.
Marie Le Moigne est enseignante, artiste/auteure. Elle détient un Master 2 en arts plastiques, visuels et de l’espace à L’école de recherche graphique de Bruxelles (Erg). Enseignante en design et métiers d’art depuis 2015, elle poursuit sa pratique artistique et son travail autour des dialogues que peuvent établir les arts visuels et la littérature, l’image, le texte et le langage. Son objectif est de réfléchir et inviter les lecteurs/spectateurs à entrer dans un espace intime : celui des mots et des images. Elle a participé à la collection 2019 du collectif @LustedMen. À l’occasion du festival Sorcière(s), elle a été exposée à l’Université Paris 8 en 2022. Par ailleurs, elle a été publié en 2018, 2019 et 2022 dans Pica mag, en 2016 dans le fanzine ClitClub.
Elle a également été graphiste/éditrice d’un ouvrage de poésie en 2017, et elle réalise des auto-publications depuis 2013.
Une sélection de son travail d’artiste et de designer est consultable sur son site : marielemoigne.com – et un journal atmosphérique des jours qui passent @lejournaldemary.bzh