Photographe féministe. Entretien avec Juliette Lancel

  • Peux-tu te présenter et nous dire quelques mots de ton parcours ?

Eh bien je m’appelle Juliette Lancel et tiens à dire que cet entretien est un abus éhonté de biens sociaux puisque je suis la fondatrice d’En Marges ! Pour ma défense, je ne suis pas que cela. Je pratique aussi la photographie et la recherche en histoire et en études de genre.

  • Comment en es-tu arrivée à la photographie ? 

Il s’agit d’un héritage familial : mon arrière-grand-père était inventeur d’appareils photo et a transmis le virus à ma grand-mère, qui m’a elle-même contaminée en m’offrant mon premier appareil. J’ai commencé à me tourner vers une pratique artistique à 17 ans, envisagé un temps après ma prépa de tenter les Gobelins et puis je suis restée sur des études d’histoire, mon autre passion. 

Aujourd’hui, tout s’est inversé, puisque je fais de la photo pour payer mon loyer et de la recherche pour le plaisir. 

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Et l’amour aussi. Lesbianisme et représentation

En soutien au livre photo de Marie Docher Et l’amour aussi, qui présente des portraits de lesbiennes avec pour point de départ ce que, dix ans plus tard, la loi sur le mariage pour tou·tes a changé ou pas dans leur vie. Réalisés dans le cadre d’une commande de la BNF, l’exposition qui en découle y est visible jusqu’au 23 juin 2024.

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Hysteria

Série de photographies argentiques et numérique en noir et blanc

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Terre de guerres

Le ciel est gris
La terre est grasse 
Comme dans une crevasse
Je m’enfonce dans la fange

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Chimères

Je ne me suis jamais considérée comme le sujet d’une image mais j’en ai déjà été l’objet. Être l’objet de, être érotisée, être fétichisée, c’est précisément ce à quoi me contraint le regard masculin.

De la même façon que je suis dépossédée de mon corps quand je suis agressée, je suis dépossédée de l’image de mon corps par le regard masculin.

Je suis aussi métisse, à moitié française, à moitié thaïlandaise, « farang » (occidentale) aux yeux des Thaïlandais.es, « asiatique » aux yeux des Français.es. Le regard d’autrui emprisonne, semble rendre impossible la libre définition de sa propre identité.

Je propose de répondre à cette violence du regard par une subversion de la sexualisation du nu. On fétichise mon cul, mes jambes ? Je les colle partout. On me catégorise comme « l’autre », je me revendique monstrueuse. Une désobéissance par excès de zèle.

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Silence noir

Des fragments de rouges,
des morceaux de chair,
des bouts de vie,
des parcelles de corps.

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