Cosmique

Ton agressivité et ta violence

Tentatives de voler ma peau, de détruire ma joie, d’abîmer mon esprit

En destituant mon corps, en violant mon âme

Tu voulais gagner ma docilité, me discipliner, sans répit

Hyper-vigilante, tétanisée, méfiante

Souffle coupé, vidée, meurtrie

J’ai failli y passer

Mais…non !

Évasion, 

Sidération, moments aphasiques, 

Peinture, gestes muets par dessus le désespoir

Sur le chemin de la convalescence 

Se trouvent des paillettes cosmiques

Toutes couleurs du monde jaillissent des flammes de ma victoire

Renaissance de l’esprit, amour de soi et triomphe avec gloire ! 

La description narrative chronologique du contexte de production de cette œuvre  

Ci-dessus, c’est donc le poème qui va avec ce tableau que j’ai peint (avec des dizaines et des dizaines d’autres) à un moment particulier de l’année et demie que j’ai passé en convalescence thérapeutique. Cela a été nécessaire pour moi après mon agression par un PN : un homme violent qui m’avait fait croire qu’il était fou amoureux de moi, avec lequel je me suis mise très vite en ménage (fin 2019) et avec lequel j’ai été séquestrée pendant le 1er confinement (et plusieurs mois bien au-delà de la fin de ce confinement – jusqu’en septembre 2020, avec une interdiction de sa part de voir mes amis ou ma famille et une incapacité totale à travailler). J’ai donc vécu avec mon agresseur dans un huis clos morbide et hyper violent durant lequel il n’a eu de cesse de se montrer hyper violent et agressif (sous toutes les formes possibles de violence). Pendant cette période étrange de confinement avec lui puis de séquestration par lui, j’écoutais en cachette des podcasts féministes qui m’ont sauvé la vie. J’ai fini par comprendre que ce n’était pas normal d’être maltraitée ainsi. 

Je me suis évadée le 9 septembre 2020, ensuite j’ai passé près de 3 mois dans un état post-traumatique de sidération puis pendant le second confinement (que je suis allée passer à partir du 29 octobre 2020 dans le sud de la France), je n’ai fait que dessiner, dessiner, dessiner. Puis, le 7 décembre 2020, j’ai entamé une thérapie de fond avec une professionnelle de santé (thérapie que j’ai poursuivie durant plus d’un an jusqu’au 7 février 2022). Après mon très long séjour à Nice, je suis finalement rentrée en banlieue parisienne le 28 avril 2021 (il y a un an maintenant) et là durant quelques mois durant lesquels j’étais toujours en thérapie, je n’ai fait que peindre (et j’ai vraiment beaucoup peint : une cinquantaine d’oeuvres). J’ai fait une exposition de trente de ces tableaux le 11 septembre 2021 dans un petit bar culturel à Paris 10ème qui s’appelle le Kibélé. 

Ce tableau particulier « Cosmique » représente le fait que l’intime et politique dans le sens suivant : 

Toutes les agressions que subissent nos corps et nos psychés sont graves et nous devons, nous victimes (et on sait que c’est hyper difficile de se reconnaître comme telles !), être prises correctement en charge, soignées et réparées. Et ce, quelles que soient les manières de procéder tant que c’est adapté à la personne concernée. L’art en est une parmi tant d’autres. Il faut mettre des mots et des images sur ce qui nous arrive lorsque l’on subit de tels traumatismes, le formuler d’une manière ou d’une autre. Que ce soient les dites « violences conjugales » (je mets cette expression entre guillemet car je me demande ce que peut avoir de « conjugal » une relation toxique d’emprise telle que celle que développe un PN avec ses victimes) ou d’autres formes de violences sexistes et sexuelles. L’intimité est un espace possible (et malheureusement fréquent) d’agressions extrêmement violentes ! 

Mon agresseur – qui me savait farouchement féministe – m’a d’abord empêcher de défiler le 8 mars 2020 (une semaine avant le premier confinement) puis m’a littéralement retourné le cerveau en me faisant perdre pied et perdre mon identité : je ne savais plus qui j’étais. Il s’est appuyé sur mon manque de confiance en moi mais aussi sur les structures patriarcales (tout en ayant recours à des jeux pyschologiques pernicieux et hyper déstabilisants), pour me renvoyer sans cesse à mon infériorité naturelle de femme soumise qui devrait être plus respectueuse et plus obéissante au regard de sa clémence d’homme qui « déjà voulait bien de moi alors que j’étais féministe, donc j’aurai dû m’estimer chanceuse…et lui montrer davantage de respect ».

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