
Récits de soi à la télévision : témoignages intimes de « filles-mères » dans les années 1960 et 1970
Pour beaucoup, elles ont longtemps illustré celles que l’on appelait couramment « les mauvaises filles » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Véronique Blanchard et David Niget, Mauvaises filles : incorrigibles et rebelles1 Véronique Blanchard, David Niget, Mauvaises filles : incorrigibles et rebelles, Paris, Editions Textuel, 2016, p.191 .
Les jeunes mères célibataires, autrement dit les « filles-mères » représentaient pour la société française les coupables idéales qui devaient affronter, seules, le poids de « la faute », celle d’avoir couché avant le mariage. Dans les années 1960 et 1970, ce sujet restait un tabou, on ne souhaitait pas se marier avec une fille-mère, que l’on préférait ignorer et éviter. Isolées et rejetées par leur entourage, elles ont pourtant accepté de se confier à la télévision au sein d’émissions-documentaires questionnant leurs parcours, leurs regrets et leurs espoirs.
Read MoreClara Gautier est étudiante en deuxième année de master Histoire au sein de l’Université de Paris – Université Paris Diderot. Elle effectue un mémoire sur les images de l’intime à la télévision : « Indépendantes ou isolées ? La parole est donnée aux femmes seules à la télévision française (1960-1975) ».