Quand les pôles dansent. Témoignages d’une pratique en mouvement
Face aux systèmes de pensée dominants, nous ne sommes pas égaux et la pole dance le souligne malgré elle, car sa pratique engendre des suspicions : un homme qui pole serait-il gay ? Une femme aisée, aurait-elle des mœurs fragiles ? Une femme pauvre, serait-elle une prostituée ? Et si celui ou celle qui pole n’est pas blanc·he ; une personne noire réactualiserait-elle des clichés exotisants ? Qu’en est-il de celles et ceux dont les corps ne correspondent pas aux normes ?
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Lucie Friedrich est écrivaine et anthropologue. Elle s’attache aux questions liant santé, représentation, croyances et imaginaire, et est actuellement coordinatrice de projet à l’IRD au Sénégal. Elle s’est associée récemment à Marie dans ses recherches sur la pole dance.
Marie Potvain, également anthropologue, traite des questions de genre et de sexualité à travers une approche corporelle et sensorielle. Elle est actuellement en doctorat en Santé Publique (ECEVE-LARCA). Elle a mené une enquête de plusieurs années sur la pratique de la pole dance, réalisée à travers des entretiens et des phases d’observation participante.
Ensemble, les deux anthropologues ont choisi pour cet article de s’éloigner des standards universitaires pour mêler art, analyse et témoignage, se rapprochant de ce que prône la pratique : le bouleversement des codes.