
Créer avec son sang. Entretien avec Claire Parizel
En Marges – Artiste plurielle, tu réalises des œuvres très diverses, à commencer par cet étonnant masque réalisé à l’aide de tes cheveux et de ton sang menstruel. Quel place a l’organique dans ta pratique artistique ?
Claire Parizel – C’est assez troublant de lire ta question, parce que je n’aurais jamais pensé utiliser le mot « organique » pour désigner ma pratique. Mais, après une rapide réflexion, le terme est absolument évident. Tu l’as dit, j’utilise mon sang menstruel que je récolte grâce à une cup. Aussi mes cheveux qui, tissés sur la brosse à force d’être peignés, deviennent semblables à des petits coussins moelleux. Ceux d’autres personnes parfois aussi. Avec cela, je réalise des objets. Des images que je place dans des cadres, eux-mêmes peints avec du sang dont la couleur est si belle. Des bijoux dans lesquels je me sers des cheveux tissés comme d’une petite couverture duveteuse et animale.
Read MoreClaire Parizel est artiste-chercheuse indépendante. Diplômée de l’école Centrale Lille (ingénieur), de l’Ecole du Louvre (histoire de l’art) et de l’EHESS (histoire des sciences), elle crée des projets collaboratifs en vue d’établir des formes esthétiques et des modèles théoriques.
Travaillant à partir de l’histoire de l’art et des sciences, ainsi que de la philosophie, elle s’intéresse aux thèmes suivants : les performances et la notion de performativité / les interactions entre le réel et l’imaginaire / les relations entre le théorique et le sensible